Les quatre semaines du jeune musulman sont un intervalle de temps qui dure vingt-neuf jours durant lesquels les observants jeunent, du matin au soir. Après le début du soir, ils dé-jeunent, chez eux ou entre amis, au cours d’une collation, appelée ftour (en arabe cela veut dire petit-déjeuner), puis souperont plus tard avant l’aube.
Afin de compenser l’impact de l’abstinence, les recettes sont adaptées pendant cette période ; de plus chaque peuple possède ses traditions culinaires qui lui sont spécifiques. En plus, parce que Ramadan n’arrive pas à la même date à chaque fois, les plats seront différents en fonction de la saison.
Ramadan 2012 se passera durant la saison chaude.
Pour les gens qui vivent en France, ce sont les jours les plus secs, et les plus exigeants. La cuisinière fait particulièrement attention à la cuisine du four ! Dans la plupart des pays musulmans, on aime bien prendre tout d’abord des dattes et du lait. Quelques calories, douces pour l’estomac. Après cela, l’assortiment du menu va bien varier. En Algérie, entre autres, la soupe reste un ingrédient essentiel. A la saison chaude, on rajoute en plus un jus de fruits, avec le café. Le café va généralement être servi avec du lait. En Ethiopie, on préfère un café grillé, du vrai robusta. Le menu est un choix de plats avec du sucre ou du sel. On se sert selon son appétit, assez lentement. Omelette, petit pain, baghrir (une petite crêpe), qui accompagnent les plats spéciaux à chaque pays.
En Amérique du Nord, la tarte aux flageolets est un must. Cela sonne étrange, en fait c’est une composition sucrée-salée, rehaussée d’épices. Comme toujours, plein d’énergie.
A Istambul, on recherche spécialement les pitas, accompagnées de légumes, bien relevées, une espèce de margharita stambouliote. Ce plat a émigré en Allemagne et à New-York, avec les habitants, et a évolué, en prenant des éléments dont la sauce à l’aïl.
Les Afghans, quant à eux, aiment particulièrement les grenades, et on les savoure en permanence dans leur cuisine. Au nombre de leurs recettes préférés pour cette occasion on trouve la dinde préparée en sauce, accompagnée de noix. La sauce a un peu la même saveur qu’un curry des Indes, et la recette reste longtemps dans la mixture d’épices et de cerneaux. Le mets sera proposé accompagnée de riz safrané, comme tout repas festif !
Le pain est un ingrédient de base. Pain tout simple, que la femme cuira à sa manière, dans sa cuisine, ou pain « garni », très reconstituant. Au Maghreb, on mange à coup sur cette recette dénommée pain de graisse, mélangé par de la graisse animale, mais aussi des épices et de la cannelle. En Kabylie, on aime une galette différente, garnie de piments grillés. A Beyrouth, le pain plat est l’accompagnement de mezzé.
Et l’essentiel, dans la cuisine de Ramadan, c’est de la partager. En famille, entre collègues, ou à la mosquée. La plus délicieuse des hariras n’a pas de goût quand on la mange en solitaire.