L’un des thèmes de l’émission « Envoyé Spécial » de ce soir sur France 2 est consacrée aux « profiteurs de la crise » porte sur le rachat de crédit.
Le titre accrocheur donne le ton.
Encore une fois, l’objectivité est sacrifiée sur l’autel de l’audimètre !
Je suis intermédiaire en opérations de banque ( IOB ) spécialisée en rachat de credit.
Le rachat de crédit des particuliers, technique bancaire classique dans les pays anglo-saxons notamment depuis longtemps, a démarré très lentement en France à partir du milieu des années 70. La technique et les IOB -qui en ont été les instiguateurs et les distributeurs essentiels- ont fait l’objet de toutes les critiques imaginables. C’est fou le nombre d’idées reçues qui ont pu ainsi etre véhiculées ! Pour les « bien pensants », le surendettement des ménages doit faire l’objet d’un traitement social, autrement dit par l’Etat et lui seul. Outre qu’on confond aisément les notions de surendettement et de mauvaise gestion budgétaire, voire même ( puisque c’est la cause principale ) les accidents de vie, on ne sait justifier au nom de quelle solidarité la collectivité devrait prendre en compte les conséquences d’excès de consommation de la part d’emprunteurs parfaitement solvables. Evidemment, ils sont victimes de la société de consommation et des publicités aussi tapageuses que racoleuses des banquiers et de leurs complices les commerciaux de tous poils qui tiennent la main des acheteurs pour leur faire signer les contrats de crédits … Jamais l’irresponsabilité de certains et l’insuffisance du salaire direct des français ne sont mises en cause ! Il est singulièrement intéressant d’examiner la composition des « surendettés », c’est à dire des français bénéficiant d’un plan de désendettement ou de la dernière procédure de rétablissement personnel … C’est pas là que s’enrichissent les « profiteurs ».
Le rachat de crédit -qui est un crédit comme un autre- permet simplement de corriger, une structure d’endettement inadaptée aux revenus d’un emprunteur soit par sa volonté ( « surconsommation » ) soit à la suite d’un accident de vie ayant entraîné la baisse de ces derniers de façon plus ou moins durable. Le cumul des mensualités trop lourdes au titre de crédits dont la durée d’amortissement est trop courte ou dont le coût est trop lourd ( revolving ) absorbant l’essentiel des revenus disponibles d’un emprunteur, le rachat de crédit permet, en quelque sorte, de réétaler le paiement de sa dette globale. Souvent à des taux moindres que ceux des crédits consolidés. Mais, bien entendu, même à taux moindre, un remboursement plus long produit plus d’intérêts, autrement dit un coût de crédit plus lourd. Quel coût de location d’un appartement est moindre : six mois à 500 € ou deux ans à 300 € ? Quel loueur exagère ?
On est bien fondé à justiger l’utilisation inadaptée ou excessive des crédits revolving, d’une part, et également, leur présentation et certains modes de commercialisation. On dénonce des taux excessifs. On ne fait même pas attention qu’avec des taux compris entre 18% & 21%, par exemple, la « réserve » ne se réalimente que d’à peine la moitié de la mensualité payée dans a plupart des cas, d’où une durée de remboursement dont on n’imagine pas la longueur …
Racheter de tels crédits n’aggrave pas la situation de l’emprunteur. C’est tout le contraire !
Sur mon blog http://rachatcredit.blog.capital.fr il y a déjà quelques temps, j’ai écrit un article intitulé : « Qui veut tuer son chien accuse le rachat de crédit ». Je vous invite à le lire.
Si le rachat de crédit s’est autant développé en France en une bonne dizaine d’années, c’est que les consommateurs se sont rendus compte par eux-mêmes, nonobstant les attaques incessantes ( elles se sont adoucies et calmées ces dernières années ) des médias et des associations de consommateurs, qu’il rendait un véritable service. C’est effectivement un excellent outil de gestion de l’endettement pour qui sait s’en servir ( quand apprendra-t-on à nos enfants à gérer un budget avec toutes ses composantes et ses outils ? ) et à condition qu’il réponde autant à la situation qu’aux besoins de l’emprunteur. Ce n’est pas une panacée ni un acte anodin.
Enfin, sachez que :
– si le nombre des dossiers de surendettement déposés aux guichets de la Banque de France a augmenté en ce début d’année, il avait légèrement baissé en 2007 et 2008 et que le rachat de credit n’y était pas totalement étranger;
– le montant des crédits à la consommation est en net recul, la baisse atteignant 18,7% en avril;
– le rachat de crédits s’effondre quant à lui : le recul atteint 28,6% !!!
En effet, le regroupement de crédit est risqué ( « taux de casse » important ) et, qui plus est, en raison de la crise financière, les fonds propres des banques ont souffert, d’où un problème de liquidités dont pâti le rachat de crédit en premier lieu.
Doit-on s’en réjouir ? Pensons aux consommateurs pris à la gorge auxquels aucune autre réponse n’est apporté par quiconque …
Depuis le début de la crise, un grand nombre d’intermédiaires en opérations de banque dont le réaménagement de crédit est le cœur de métier sont confrontés à de grandes difficultés financières en raison d’une baisse brutale de leur chiffre d’affaires et les dépôts de bilans s’amoncellent … Drôle de situation pour des profiteurs !
Françoise FONDADOUZE
Gérante RAINBOW FINANCE
www.e-rachat-credit.fr