A l’occasion de la journée de la femme, nous rencontrons Fanny Ponce, Directrice Générale de Kaymu, plateforme de e-commerce dite « Marketplace » présente dans 17 pays africains, dont l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, que la jeune globetrotteuse gère avec succès. Entretien !
1 – Aujourd’hui à la tête de 3 filiales de Kaymu en Afrique, quel a été votre parcours ?
J’ai commencé ma carrière dans la fonction publique en France, mais le rythme de travail n’était pas assez soutenu pour moi. La génération dont je fais partie ne tient pas en place, et j’en suis le produit (rires). Après une escale chez McKinsey (cabinet de conseil), j’ai décidé de partir à l’aventure. J’ai rejoint AIG (Africa Internet Group) en tant que directrice de Hellofood au Nigéria en Janvier 2013. J’y ai passé 9 mois et j’ai eu l’opportunité de faire naître, à partir de rien, une société en plein essor. Je suis ensuite arrivée en Afrique du Nord en Septembre 2013 où j’ai eu pour mission de faire de Kaymu la marketplace N°1 dans 3 pays, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Je suis fière de dire aujourd’hui que nous sommes sur la bonne voie !
2 – Comment vivez-vous cette expérience ?
C’est une expérience formidable car ces 3 pays ont des dynamiques très différentes avec de nombreux challenges ! Le Maroc en particulier est très compétitif et les internautes très exigeants. Ils n’en sont pas à leur premier site web de ventes en ligne et sont à l’affût des nouveaux concepts. Sur Kaymu.ma, nous devons former les vendeurs à prendre grand soin de leurs clients. Nos équipes travaillent jours et nuits à faire de ces vendeurs de parfaits e-commerçants ! Il n’y a pas de place pour l’erreur dans le e-commerce au Maroc.
3 – Vous évoquez la différence culturelle de chaque pays dans lequel vous opérez, quelle est la formule de votre réussite ?
Le sens de l’intégration ! Pour assimiler une culture et la comprendre, il faut s’en imprégner. Je suis entourée d’équipes locales qui n’hésitent pas à m’expliquer quelques traditions, lors de l’approche de certaines fêtes religieuses ou nationales, par exemple. C’est très important pour moi d’avoir des références pour pouvoir adapter nos messages aux internautes, et ainsi mieux répondre à la demande, selon les périodes et les occasions. Aussi, il ne faut pas oublier que Kaymu est une communauté de vendeurs et d’acheteurs marocains. Notre travail est d’animer cette communauté, mais au final ce sont bien les vendeurs qui sont en contact avec les acheteurs. Notre travail est de les guider dans la vente en ligne tout en respectant leurs habitudes en matière de commerce. C’est d’ailleurs pourquoi nous offrons un suivi personnalisé pour chacun des vendeurs. Nous faisons du conseil sur mesure !
4 – En cette journée de la femme, quels ont été les principaux obstacles que vous avez rencontrés en tant que femme manager, dans un contexte généralement masculin ?
Contrairement aux idées reçues, je n’ai eu aucun mal à évoluer dans mon milieu de travail en étant une femme. Il est vrai qu’il existe encore chez certaines personnes des préjugés liés au genre, cependant j’ai eu la chance de ne pas en être la victime. En revanche, je trouve que les femmes se limitent encore trop dans leur liberté d’évolution dans les sociétés. Il existe un plafond de verre que je cherche à briser en donnant l’exemple. J’ai eu l’occasion chez Kaymu de travailler avec des femmes très fortes qui ont eu à résister à des pressions sociales les empêchant d’évoluer aussi rapidement qu’elles l’auraient souhaité. En tant que leader, il est très important d’être attentif à ce genre de questions et d’oser les poser et en débattre. C’est ce que j’ai toujours essayé de faire chez Kaymu !
5 – Un dernier mot aux lecteurs / lectrices ?
En cette journée de la femme, renversons la tendance masculine des vendeurs sur Kaymu.ma et vendons toutes l’objet qui nous représente le mieux sur le site ! Pour ma part, ce sera mon casque de moto car je n’en ai finalement pas acheté une ! (rires)