Au XVIIe siècle, Richelieu impose à des paysans sans terre, du Poitou et de Charentes d’aller coloniser l’Acadie, au nord du Canada. Ce territoire appartient au roi de France, on n’y trouve que trappeurs et coupeurs de bois. La centaine de familles qui traversent la mer se trouvent regroupées au fort de Port-Royal.
La vie en Arcadie
Très vite, les Poitevins et les Charentais cultivent les terres qui leur sont proposées au nord de Québec. Ils baptisent cette région Arcadie. La communauté vit bien et se repeuple. Cela va provoquer la jalousie des voisins anglais qui acceptent mal la prospérité de paysans catholiques. En 1710, ils s’emparent du fort de Port-Royal puis s’approprient l’Acadie. En 1713, le traité d’Utrecht signe la cession de l’Arcadie aux Anglais. Elle devient alors le Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Ecosse. Les Acadiens sont contraints de se soumettre à la couronne britannique et de se convertir au protestantisme. Ils seront nombreux à refuser. Ils voient aussi s’implanter des colons anglais. Pendant 40 ans les Acadiens d’origine française refusent le serment d’allégeance à la Couronne britannique.
Le grand dérangement
En 1755, 10 000 d’entre eux sont chassés d’Arcadie : c’est le grand dérangement. C’est le début d’une errance tragique. Certains Acadiens rentreront en France, d’autres rejoindront les ports américains et 3 000 irréductibles s’installeront en Louisiane, terre française. Ce sont essentiellement des pêcheurs et des paysans. Ils ne rejoindront pas les Créoles venus de Normandie et de Bretagne. Méprisés par ces riches créoles, ils préféreront vivre dans les bayous, des marais où ils survivront. Cet endroit, bien qu’inhospitalier, devint leur refuge. On les appellera les cajuns qui est le diminutif puis la déformation du terme « acadien ».
Le peuple cajun, né de la diversité
Ces Arcadiens, devenus Cadiens, sont à l’origine de la Louisiane francophone. Ils seront rejoints par des réfugiés de Saint-Domingue et par de nouveaux colons venus de France. Grâce à eux, on parle encore un peu le Français en Louisiane. Le cajun n’est pas toujours compris par les Français. Comme le Québécois, il est truffé d’expressions locales dites avec un accent prononcé. Il est à noter que Roosvelt obligera les cajuns en Lousiane à parler anglais. Depuis quelques années, tout change : depuis 1995, l’Etat fédéral reconnaît le drapeau acadien bleu, blanc, rouge et or, orné des lys de la couronne royale française, sans parler de l’étoile de la Vierge. Actuellement, le cajun est enseigné aux jeunes dans les écoles. Au fil du temps, les Cajuns ont intégré des Amérindiens, des Noirs et des Allemands de Louisiane.
Aujourd’hui, les cajuns véhiculent à travers le monde, la littérature et la musique sans parler de leur folklore. Ils attirent aussi de nombreux touristes car ils savent valoriser leur histoire et leurs traditions.