Le mécanisme des marchés et la crise du crédit en Europe


L’économie moderne repose toujours sur la loi de l’offre et de la demande. Seulement, les progrès technologiques perfectionnent le matériel utilisé au sein des différents marchés qui sont entièrement informatisés. Ils deviennent donc infiniment complexes. Ces innovations continuelles facilitent les spéculations, une forme extrême d’anticipation sur l’évolution des entités économiques. Le mécanisme des marchés n’est plus si évident qu’auparavant. En effet, les cotes et les indices boursiers peuvent changer d’une minute à une autre à cause de simples rumeurs. De plus, l’influence des agences de notation grandit à tel point que les notes attribuées à un pays peuvent changer l’orientation de la politique économique de son gouvernement.

Il en a été ainsi de la Grèce qui a dû adopter un plan de rigueur mal perçu par la population grecque. Une telle mesure a découlé d’un déficit budgétaire incontrôlé de la part des autorités qui ont été remises à l’ordre par les instances économiques européennes. La Grèce a alors subi une dégradation de sa note souveraine dont la conséquence directe a été de payer plus cher ses emprunts au sein des marchés financiers. Plusieurs de ses banques ont rapidement sombré dans la faillite, mal préparées à subir des chocs aussi importants pour se refinancer. Une crise politique et sociale s’est installée et ce pays éprouve encore des difficultés à se remettre, son exclusion de la zone Euro étant désormais possible. Mais il est essentiel de noter les impacts sur la population, particulièrement les consommateurs. Contrairement aux pratiques des courtiers en crédit, les banques ont élevé leur taux d’emprunt et exigent davantage de garanties pour accéder à un crédit. Le même scénario risque de se répéter en Espagne dont la note souveraine a subi une baisse importante au même titre que celle de neuf banques. Le chômage atteint déjà 24 % de sa population active.

D’autres pays de l’Union ne sont pas encore directement menacés par le jugement des marchés. Toutefois, ils tendent à adopter des mesures d’austérité qui limitent leur déficit budgétaire. La Belgique, par exemple, veut économiser 15 milliards d’euros sur son budget pour 2012. Sans une crise prononcée, les offres et les demandes de crédit belges ont simultanément chuté de plus de 19 % au premier trimestre 2012. Le marché immobilier est touché par ce phénomène et le crédit hypothécaire perd du temps en raison de la suppression de plusieurs mesures fiscales incitatives.