Des scientifiques réfutent les déclarations de Greenpeace sur le maïs transgénique (GM)


Un article dans le prochain numéro du Journal of Integrated Pest Management (JIPM)  réfute les déclarations de Greenpeace (Allemagne) qui attribue au maïs génétiquement transformé la présence nouvelle du ver du haricot (Western bean cutworm, WBC), Striacosta albicosta (Smith), nuisible des plantes. Le rapport de Greenpeace dont l’auteur est Richard Then de Testobiotech offre une conclusion simpliste surprenante si on considère la présence largement étendue du WBC tout au long des dernières décades d’après les auteurs du JIPM.

Dans « Maïs Bt transformé génétiquement et Domaine d’expansion du WBC  (Lepidoptera : noctuidae)  aux Etats-Unis : Réponse à Greenpeace (Allemagne) » l’auteur correspondant William Hutchison, professeur et président du Département d’Entomologie de l’Université du Minnesota, et ses co-auteurs maintiennent que le rapport de Greenpeace oublie de tenir compte des facteurs écologiques et agronomiques plus importants qui expliquent la raison de l’expansion du WBC.

Ces facteurs additionnels incluent la biologie des insectes, la synchronie de l’insecte avec la phénologie du maïs, l’emploi réduit d’insecticides,  l’augmentation des techniques culturales sans labour ou de labour réduit, le type de terrain, les récoltes de maïs glyphosate-résistant, la génétique des insectes et leurs agents pathogènes, les densités de population d’insectes pré-existantes et le changement climatique.

Les auteurs du JIPM mettent l’accent sur plusieurs contradictions de faits et d’interprétation dans le document de Greenpeace, à commencer par son titre : « Agro-biotechnologie : le maïs transgénique responsable de l’apparition d’un nuisible végétal nouveau ».  Or, la présence étendue du WBC cause des ravages massifs aux Etats-Unis.

Contrairement au rapport de Greenpeace, le WBC n’est pas « nouveau » et n’a pas causé « récemment » de ravages massifs. Le WBC a d’abord été recueilli en Arizona dans les années 1880 et a été déclaré nuisible économique dès 1915. Dans les dernières décennies, son domaine  d’action s’est élargi mais le recueil des infestations économiquement ravageuses est resté relativement limité.

Ce que Greenpeace déclare  – que  le WBC, historiquement, est resté confiné à des régions très limitées et n’a causé aucun problème majeur dans les cultures de maïs –  est également faux, selon les auteurs. Des agriculteurs du Nebraska  ont décrit des problèmes majeurs dès 1962  et au lieu d’être confiné à des aires très limitées, le WBC a été signalé dans l’ensemble des Grandes Plaines  de l’Ouest, du Mexique jusqu’en Alberta où on l’a trouvé au milieu des années 50, en dépit de l’affirmation par Greenpeace que sa première observation au Canada date de 2009.

Selon les auteurs, un thème récurrent du rapport Greenpeace est l’ignorance par Richard Then de la possibilité d’autres influences  telles que plusieurs facteurs écologiques et agronomiques sur l’expansion du domaine du WBC. Par exemple, l’usage croissant des techniques culturales sans labour ou de labour réduit depuis le milieu des années 90 favorise la survie des larves de WBC, car labourer moins profond minimise la mortalité des insectes nuisibles qui passent l’hiver dans le sol. Une autre raison plausible est la réduction ou l’élimination d’applications d’insecticides liée à  l’emploi accru de maïs Bt durant la dernière décade avec comme résultat probable l’augmentation de la survie du WBC.  D’autres possibilités d’extension du domaine du WBC, le changement climatique, par exemple, ont été également ignorées par Greenpeace et Testbiotech.

Sans considérer que des « mésinterprétations potentielles de citations choisies » dans le rapport de Greenpeace peuvent prêter à confusion parmi les décideurs de réglementations futures, les auteurs donnent encore des réponses spécifiques à d’autres déclarations  du rapport.

Ces réponses et l’article complet du JIPM peuvent être téléchargés  sur.

Le Journal of Integrated Pest Management est une revue à comité de lecture d’accès public, journal généraliste qui couvre le domaine de la gestion intégré des nuisibles. Il est publié par la Société Américaine d’Entomologie, la plus grande organisation mondiale consacrée aux besoins professionnels et scientifiques des entomologistes et des personnes dans les disciplines concernées.

Les demandes de renseignement des médias doivent être adressées à:

Dr William D. Hutchison, PhD, University of Minnesota, hutch002@umn.edu

Dr Thomas E. Hunt University of Nebraska, thunt2@unl.edu

Dr Gary L. Hein, University of Nebraska-Lincoln ghein1@unl.edu

Thomas Hunt

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