Île, suspend ton vol ! Qu’à l’orée d’un havre de paix, tu puises ta sève enchanteresse et porter aux cœurs démunis le réconfort d’une mélopée transporteuse d’un rêve d’unité pour tes enfants désorientés.
N’est-ce pas cette douce quiétude qui devrait émaner d’un lieu si bienséant en climat et végétation luxuriante ? Et pourtant, la désinvolture de quelques hommes envers la justice, l’égalité, la tolérance, a semé depuis des siècles une tare qui perdure et conserve une trace indélébile au fond de chaque conscience insulaire.
Un consortium d’inégalités s’est installé sur les îles des Dom : inégalité sociale, inégalité politique, inégalité économique. Nous assistons à une concentration de désagréments qui peut paraître anodine et lointaine pour la grande Métropole française, mais d’une résonance sans nom pour des populations qui n’ont connu que l’asservissement, la colonisation et pour finir l’assistanat.
Après avoir subis une autre interprétation de leur avenir naturel, ces désormais insulaires, ne se sont jamais vus donner une réelle chance de choisir leur propre destin. Maintenus dans une vie carcérale ensoleillée, leur existence n’a pas vraiment changé. Qu’ils s’agissent de ceux qui détiennent les moyens de production ou l’influence des gouvernants de Métropole ; ce sont inévitablement les mêmes problèmes qui demeurent, mais sous une autre forme, comme un simulacre de reconnaissance de l’identité du peuple Domien.
Le silence retentissant d’une souffrance intime crie, désormais, sa douleur à la face du monde entier pour réclamer une juste attention à une flagellation endémique du dos lassé de se courber.
Pourquoi feindre la non existence d’une France domienne équitable à une France métropolitaine ? N’est-ce déjà pas ce qui c’est passé suite à la révolution de 1789 tant porteur d’un rêve mondiale, le respect des droits de l’homme. Et pourtant, cette France métropolitaine révolutionnaire avait tout de même maintenu l’esclavage dans les îles Domiennes car le profit qu’elles apportaient était une manne pour la France et ses perpectives financières qui à l’époque ne bénéficiaient qu’à une minorité de blancs nantis. Ce qui n’a guère changé aujourd’hui dans l’ensemble de l’hexagone. Les possesseurs de liquidité sont invariablement les mêmes.
Donc, cette singularité est une pratique courante, comme si le sort des insulaires tropicaux passaient après et de plus avec des disparités polico-écomico-sociales. La question se pose de savoir, si la constitution française a une valeur identique pour tous ses citoyens qu’elle que soit la région où ils se trouvent. C’est cette mise à l’écart qui donne aux Domiens le sentiment d’être non reconnus, d’être des citoyens de seconde zone, de ne pas avoir le droit de s’exprimer et d’être bons à recevoir que les coups de triques d’une police bien armée comme s’il étaient des enfants mal éduqués qu’il faille réprimander.
Même s’ils vivent sous un climat réconfortant qui prête à la douceur de vivre. Il est temps de détruire ces clichés porteurs d’idéologies erronées qui affirment que les Domiens sont dans l’exagération en ce qui concerne leurs revendications et qu’ils ne cherchent qu’à prôner la question raciale et demander des comptes aux blancs oppresseurs.
Assurément, il est grand temps pour beaucoup d’observateurs de comprendre que la question identitaire n’a plus cours. Les Insulaires tropicaux connaissent leur histoire. Ils savent où se situe leur racine.
Ils ont bien compris la pluralité de leurs métissages et la société pluriethniques qui se forme désormais sur les îles.
Comme dans tous les pays du monde, parce que l’homme a du mal accepter les différences, aux Antilles aussi il subsiste des problèmes relationnels entre les hommes selon leur couleur de peau, leur religion etc. Ce sont là des maux récurrents à toutes les formes de sociétés humaines.
Aujourd’hui, la difficulté est tout autre, il s’agit d’un nivellement de la société toute entière qu’il faut remanier. La crise Guadeloupéenne, n’est que le reflet d’une crise mondiale qui touche principalement le facteur social ; c’est à dire l’homme dans sa chair, dans son simple besoin d’avoir la possibilité de se nourrir décemment.
Cette mobilisation générale à la Guadeloupe a vu se joindre, des blancs, des noirs, des métisses, toute la force active d’un département qui s’est unie pour dire non à la discrimination, au mépris, à l’exploitation, au laissé- pour compte. Le désespoir d’un peuple tout entier a formé une unité et drainé une idéologie porteuse d’une nouvelle espérance.
On ne pourra jamais garantir des solutions adéquates au conflit Domien sans changer dans son ensemble le modèle de société qui nous régit depuis trop longtemps. Il est absurde de penser guérir une plaie ouverte au pied sans protéger par des antibiotiques l’ensemble des organes du corps.
La première mesure serait de faire preuve d’écoute, mais d’une véritable écoute. Il ne s’agit pas de déterminer par avance des mesures ponctuelles et sans véritable valeur dans le temps, mais bien agir pour l’intérêt de tous en mettant à contribution les partenaires qui sont réticents à mettre la main à leur portefeuille. En effet, la crise elle est pour tous et les efforts ne doivent pas être demandés aux plus pauvres mais bien aux plus riches. Le gouvernement doit faire preuve de fermeté et faire en sorte que son action aille dans le sens de la majorité du peuple qui l’a élu. Si je me rappelle bien. Ils ne sont que les représentants de la nation, et sans cette nation les gouvernants n’ont aucune utilité.
Il est utile de travailler pour une conception autre de notre rapport avec l’argent. Tout peut se faire, il suffit que chacun le veuille. Les problèmes sont connus et leurs solutions aussi. Alors, arrêtons de pinailler et d’évoquer des mensonges malvenus. Si tous les hommes pensaient moins à se remplir les poches, bien des choses mauvaises n’existeraient pas sur cette planète.
Si j’ai bonne mémoire, la majorité des problèmes de notre planète vient du fait de l’existence de l’argent et de son incroyable influence sur la société des hommes. Et, malgré cela, tout le monde continue à réclamer de l’argent : les pauvres, les riches, la seule idée dans toutes les têtes c’est d’avoir ou conserver son potentiel argent.
N’est-ce pas tout de même le summum de l’absurdité que d’avoir vendu l’âme humaine à un billet de banque. Le mal et le remède sont-ils frères siamois ? N’est-il pas temps de les séparer et pourquoi pas, les détruire ? L’intelligence humaine ne peut-il pas inventer autre chose, car l’essai du modèle de société que nous vivons depuis des siècles n’a rien de probant. Comme nous dirait le plus simple des jeux électronique après que l’on est perdu une partie ‘’ GAME OVER ‘’
Il faut arrêter cette phrase imbécile : personne n’a rien vu venir, c’est même faire insulte à l’homme que l’on suppose si intelligent que d’affirmer pareille niaiserie.
Qu’une météorite vienne frapper la terre, qu’un tremblement de terre ensevelisse une ville, là, on peut prétendre qu’on a rien vu venir, car ce sont des phénomènes naturels qui sont imprévisibles, mais dire cela d’une création de l’homme, c’est tomber dans le ridicule. Tout ce que crée l’homme est néfaste pour lui-même et pour la nature.
Aujourd’hui la question est de trouver des solutions pour donner à la négativité de l’action des hommes des effets moins pervers. C’est de trouver un modèle de société où tout le monde trouverait son compte.
Pour arriver à un tel effet, l’homme doit être en mesure de reconnaître que son matérialisme exacerbé est un élément d’auto destruction humaine.
Il faut revisiter la notion de partage, d’équité, d’acceptation, de charité, de don de soi, de justice, de sincérité et d’honnêteté.
Car en somme qu’est-ce qui tue nos sociétés : c’est l’hypocrisie, le mensonge, les magouilles, l’indifférence, la violence, l’égoïsme, la convoitise, la technologie, le pouvoir, l’argent.
Humains n’êtes-vous pas fatigués de passer les siècles à discuter toujours des mêmes problèmes sans jamais pouvoir les résoudre ? Comment voulez-vous avancer puisque la seule chose qui vous importe, c’est votre propre personne.
Vous exercez un protectionnisme de vous même que vous faites grandir à l’état d’un pays, d’un continent. Quelle est cette drôle maladie que de vouloir sans cesse être le meilleur, le plus fort, le riche, le plus beau, le plus intelligent, le plus méritant, le plus honnête, le plus célèbre, le plus, le plus etc.
C’est quoi votre problème, messieurs les humains ? La nature sur cette planète vous a tout donné pour être heureux, et vous ! La seule chose que vous jugez bon de faire, c’est de la détruire progressivement. Encore, si cela vous apportait un quelconque bénéfice. Vous n’êtes pas capables de vivre en communauté sans vous quereller pour des myriades de motifs.
La guerre des nerfs, la guerre des armes, la guerre des corps semblent vous apporter une jouissance ultime. Le goût de la destruction est le poison qui coule dans vos veines.
Et pourtant ! Il suffirait de peu de chose, une prise de conscience, un rejet de ce qui est beau mais mauvais pour l’homme. Juste, se dire ‘’ arrêtons nos conneries et cessons de donner à l’égoïsme une hégémonie’’ Donnons à notre éducation de vie d’humain une autre orientation.
Ceci n’est en rien une utopie, il suffit seulement de le vouloir. Vous les hommes, vous êtes capables de vous unir pour faire la guerre. Pourquoi ne seriez-vous pas capables de vous unir pour donner à votre avenir une autre chance que l’horizon pitoyable que vous lui dessinez ?
J’escompte qu’un jour, que mes surprenants congénères auront le bon goût d’affirmer que : la seule politique qui vaille, c’est la politique de l’homme et de la nature ; et le seul budget qui devrait exister est le budget humain.
Raymond Procès
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