Le monde semble être devenu un grand plateau de prestidigitation où se passent des évènements venus d’ailleurs. Encore une crise que personne n’a vu venir. C’est à se demander si sur cette planète nos experts en tout et nos gouvernants servent vraiment à quoi ils sont nommés. Pourtant, ce n’est pas faute de nous expliquer les choses avec toutes sortes d’émissions télévisées, sur les actualités récentes, les faits passés, les hommes d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Tout nous est livré avec une profusion souvent mal contenue. Et pourtant, malgré tous ces éminences grises, ces films à succès sur tout et n’importe quoi, ces débats, ces livres, ces bibliothèques, toute cette histoire écrite et orale de l’homme et bien, rien ne va ! C’est la crise mondiale ! Et depuis, tout est la faute de la crise mondiale que personne n’a vu venir. C’est à croire que les terriens sont partis sur une autre planète et à leur retour ils ont découvert une chose que l’on appelle la crise.
Le seul problème, c’est que les difficultés et les conflits qui sévissent aujourd’hui sur une île comme la Guadeloupe viennent à embraser les îles sœurs de cœur et par la même toutes les sociétés du globe terrestre, car rien n’est plus prévisible du fait de notre apparente cécité à prévoir les embarras.
Il est effarant de voir comment les hommes cultivent le désordre et sont forts surpris quand la dynamite dont ils ont allumé la mèche leur pète à la figure.
Il est incroyable de noter comment une crise se médiatise dès que se sont les banques ou le monde de la finance qui est touché alors que ce sont ces mêmes acteurs qui sont à l’origine du mal. Il faut dire que ce ne sont que des hommes qui sont à la tête de tous ces grands groupes et que la perversion de l’argent atteint en premier l’être humain. Un ensemble d’individus qui font leur intérêt personnel passer avant toute chose et font de l’intérêt général une vague alternative. Ils ne sont victimes que d’un système générateur d’iniquité qu’ils ont crée eux-mêmes. Et pour comble d’incohérence, il faudrait que ce soit ceux qui leur ont servi de vaches à lait qui leur permette de conserver leurs privilèges.
Plus de colonies, plus d’esclavage mais l’homme social a-t-il pour autant évolué d’une manière bénéfique ? Une végétation luxuriante, des paysages de rêve, des plages paradisiaques, un climat réconfortant, sont-ce assez pour vivre un bonheur idéalisé ?
Non ! L’insulaire tropical vit dans une prison dorée, un semblant de bien être qui n’est qu’un vilain leurre. Plus de chaînes, mais un assistanat qui fait perdre une dignité à peine retrouvée.
L’insulaire tropical vit une survie sans cesse renouvelée. Aucune chance d’évolution à l’horizon. Il est maintenu dans un état végétatif à peine définissable. Le poids d’un lourd passé ne semble pas avoir encore quitté son corps endolori. La souffrance est autre mais la peine est la même, un sentiment d’abandon, de non reconnaissance comme si leur sort passait après celui de bien d’autres plus méritants ou plus utiles peut être.
Faut-il être assez sot pour croire que c’est pour cause de crise mondiale que cette situation de précarité subsiste dans les DOM ?
Sans être un expert en économie, ni bardés de diplômes, en ouvrant simplement les yeux, il était prévisible qu’une telle virulence face à l’inégalité se mette en œuvre. Comme, il était assuré que le matérialisme et la notion de profit trouveraient leurs limites. Pourtant l’histoire est pleine de ces faits similaires de révoltes face à l’inégalité. Aurions-oublié la révolution de 1789 ?
D’après certains experts, le temps des révolutions est révolu, de même que les grandes guerres parce que, à ce qu’il paraît, l’homme serait devenu raisonnable. Quelle étrange affirmation de la part de personnages qui ne voient rien venir. Je crains qu’il ne faille s’attendre au pire avec les humains. L’homme et une créature imprévisible surtout lorsqu’il agit en groupe, sa force est sans commune mesure.
Il est une seule chose qui soit prévisible, c’est que ceux qui possèdent le pouvoir et l’argent n’auront jamais à souffrir des crises. Ils ont entre eux cette solidarité qui les préserve des aléas de l’existence conçue par eux-mêmes.
La crise, elle est planétaire, et ce, depuis la nuit des temps, dès lors que l’inégalité s’est instaurée sur cette terre en donnant à certains le pouvoir et les richesses sous prétexte qu’ils étaient aptes à gouverner les peuples.
Nous sommes, désormais, au XXIème siècle et l’homme social n’a eu aucune évolution équitable. Nous assistons à une paupérisation graduelle des populations et à l’obédience à une caste de privilégiés minoritaires possesseur du pouvoir et des richesses. En fait, rien de nouveau qu’une continuité dans un monde qui n’a plus vraiment de but et où le rêve est devenu la seule échappatoire pour un semblant de bonheur tant espéré.
Si l’homme ne se donne pas un autre modèle d’évolution. La colère qui gronde dans des régions du monde propice à la volupté, telles les Antilles, ne sera qu’une prémisse à la violence du cyclone social de tous les désabusés de la planète terre.
Les beaux discours de ceux qui vous parle d’Etat de droit, d’hommes de bonne volonté, de conseils interministériels, de mesures, de décrets, de priorités, des paroles galvaudées depuis des siècles par ceux- là même qui ne voient rien venir. Tous ces mots forts et inutiles voleront en éclat quand l’estomac des hommes criera famine et que la seule colère brillera dans leurs yeux.
L’heure n’est plus aux mensonges, à une société de ‘’people’’, à des modèles de société du passé que l’on veut remettre au goût du jour. Il est à croire que l’homme doit mettre un frein à son évolution technologique qui n’a fait qu’apporter une auto destruction de la planète. Une technologie qui voudrait nous faire vivre dans un monde virtuel où nous pourrions combler tous nos désirs. Il est temps d’arrêter cette guerre contre nous-mêmes et commencer à panser nos plaies internes.
Faisons le sublime effort de mettre en avant la notion de partage et non celle du profit et surtout donner à l’équité universelle le vrai sens que nous devrions lui attribuer sans que cela devienne une utopie.
Raymond Procès.
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